Entête paramédics
Retour aux actualités

Qu’est-ce que je devrais savoir en appelant au 9-1-1?

1. Lorsque vous appelez au 9-1-1, c’est un répartiteur d’urgence de la centrale téléphonique située le plus près du lieu où vous vous trouvez qui vous répondra. Ce n’est PAS le paramédic qui se déplacera chez vous. Il ne vous sert donc à rien de raconter votre histoire en détail à cette personne, puisque selon la situation, elle se chargera immédiatement de vous rediriger vers le bon service d’urgence, soit les policiers, pompiers ou paramédics. À ce moment, les seuls détails qui vous seront demandés, avant même la nature du problème, sont vos coordonnées. Pourquoi? Parce qu’ainsi, il sera possible pour les services d’urgence d’aller vous porter assistance même si la communication téléphonique s’interrompt en cours d’appel.

 

2. Les appels nécessitant les services ambulanciers seront rapidement redirigés vers la centrale de communication santé de votre région. C’est cette seconde entité qui recueillera tous les détails de la situation d’urgence dans laquelle vous vous trouvez. Le répartiteur médical (que l’on appelle RMU) sera là pour vous assister de toutes les façons possibles en attendant les secours, parfois même en vous guidant au téléphone sur la façon de faire un massage cardiaque ou un garrot. N’ayez crainte, même si l’appel dure plusieurs minutes, les secours ont déjà été déployés par les RMU dès le début de l’appel, aucune précieuse minute n’est perdue!

 

3. Évidemment, même si les ambulances sont réparties sur le territoire afin d’offrir la meilleure couverture possible, elles ne sont pas toujours dans la cour à côté! Lors de votre appel au 9-1-1, pendant que vous discutez avec le RMU, la gravité de la situation sera déterminée sur une échelle de priorité allant de 0 à 8.

Échelle de priorité appel au 911

Alors, selon le grade où votre appel sera classé ainsi que le niveau d’achalandage cette journée-là, il se pourrait que l’ambulance mette 2 à 3 minutes ou au contraire près de 2 heures avant d’arriver! Les compagnies ambulancières ne sont affiliées à aucun centre hospitalier en particulier et le patient ne peut pas choisir où il souhaite aller. C’est son état, les différentes spécialisations des établissements et la situation géographique qui dicteront l’endroit vers lequel il sera transporté.

 

 

 

 

L’ambulance, elle arrive d’où?

Pas de l’hôpital, contrairement à ce que plusieurs pensent! Les entreprises ambulancières sont des entités extérieures aux centres hospitaliers et comportent différents modèles d’affaires à travers le Québec : entreprises privées, coopératives, organismes publics, organismes de bienfaisance, etc. Elles ont toutes des territoires attitrés.

 

Lors de la réception d’un appel, les ambulances partent directement de ces entreprises ou de différents points stratégiques de la ville. En effet, lorsque vous voyez des ambulances stationnées pendant de longs moments dans la cour d’une station-service, d’un restaurant ou d’un commerce, c’est que les paramédics se sont vu attitrer cet endroit pour leur quart de travail, afin d’assurer une meilleure couverture du territoire. Par exemple, si une même caserne ambulancière couvre plusieurs villes adjacentes, une ambulance pourrait se trouver à temps plein à la caserne, mais une autre pourrait être en attente pour la journée dans une ville plus au sud du territoire, et une autre plus au nord. De cette façon, le temps de réponse est toujours optimal pour le bien-être de la population!

 

Controlez votre stress à l'arrivée de l'ambulance

 

 

Que puis-je faire pour faciliter le travail des paramédics lors de leur arrivée chez moi?

 

En tout temps

— Ayez un numéro civique bien visible sur votre habitation.

— L’hiver, gardez toujours votre entrée bien dégagée et déglacée.

 

 

Après un appel au 9-1-1

— Gardez la porte d’entrée libre (exemple : pas d’automobile stationnée directement devant la porte qui empêcherait l’entrée d’une civière). Si possible, retirez votre véhicule du stationnement pour laisser la place au véhicule d’urgence.

 

— Si c’est le soir, ouvrez vos lumières extérieures.

 

— Déverrouillez la porte et, si possible, attitrez quelqu’un à l’accueil des paramédics.

 

— Éteignez les appareils électroniques bruyants (télévision, système de son) afin de bien entendre l’arrivée des paramédics et de leur offrir un environnement où ils pourront se concentrer et discuter calmement avec vous ou le patient.

 

— Si possible, préparez la liste des médicaments consommés par le patient, sa carte d’assurance maladie et sa carte d’hôpital.

 

— Attachez ou enfermez dans une autre pièce les animaux de compagnie.

 

— Faites de la place dans le passage vers le patient et autour de celui-ci.

 

— Si c’est l’hiver, n’enfilez pas le manteau au patient à l’avance. Les paramédics vous demanderont de le retirer de toute façon, pour prendre les signes vitaux.

 

 

 

On dit “paramédic” ou “ambulancier”?

De nos jours, les professionnels qui dispensent des soins préhospitaliers d’urgence préfèrent de loin être appelés PARAMÉDICS. La raison est simple : il y a quelques décennies, les personnes qui allaient chercher les patients lors d’appels d’urgence ne faisaient que conduire l’ambulance et apporter le patient jusqu’à l’hôpital, comme un taxi le fait. Aucune scolarité ni connaissances n’étaient requises. Détenir un permis de conduire et ne pas avoir peur du sang étaient suffisants!

 

Aujourd’hui, ces professionnels ont des études de niveau collégial (comme les infirmiers) et dispensent des soins paramédicaux! Ils sont bien plus que des transporteurs : ils stabilisent d’abord la condition du patient, administrent 8 différents médicaments, donnent de l’oxygène, réaniment des patients en arrêt cardiorespiratoire, pansent des plaies, font parfois des accouchements d’urgence, constatent et annoncent des décès, etc. Ils sont en quelque sorte l’hôpital qui vient à vous! Dans une équipe de paramédics, les 2 sont tout aussi habiletés à conduire le véhicule qu’à dispenser les soins nécessaires. Ils s’échangent les rôles à chaque appel. Le mot « paramédic » est donc beaucoup plus approprié et représentatif de leur profession très exigeante et diversifiée!

 

 

 

Si je croise une ambulance sur la route, que dois-je faire?

Lorsque les ambulances roulent sans lumières et sirènes, c’est que les paramédics sont en déplacement ou qu’ils transportent un patient avec une condition stable. Vous n’avez donc rien d’autre à faire que de poursuivre votre route normalement! Toutefois, lorsque l’ambulance roule en urgence, avec les gyrophares et/ou les sirènes actives, c’est que chaque minute compte! Voici donc ce que vous devez faire :

 

— Restez calme, prenez un bref moment pour avoir une vue d’ensemble de la route.

 

— Cédez le passage en rangeant votre véhicule à droite si vous vous trouvez à endroit sécuritaire. Si c’est possible, l’idéal est même d’immobiliser votre véhicule. Ne continuez pas votre route sur l’accotement, car cela pourrait causer une sortie de route en plus d’empêcher fréquemment l’ambulance de vous dépasser et de tourner à droite quand c’est nécessaire.

 

— Utilisez les clignotants de votre véhicule pour annoncer votre intention au paramédic conducteur.

 

— Réduisez votre vitesse (sauf si vous êtes dans une côte ou un virage qui empêche l’ambulance de vous voir) et n’accélérez pas devant l’ambulance dans le but de lui permettre d’accélérer à son tour!

 

— Ne suivez jamais une ambulance qui roule en urgence! Les paramédics veulent sauver la vie de leur patient, pas que celle des autres soit en danger.

 

— N’écoutez pas la musique trop forte dans votre véhicule et n’utilisez surtout pas d’écouteurs. Cela pourrait vous empêcher d’entendre une ambulance qui arrive derrière vous et lui faire perdre un temps précieux.

 

— Ne sortez pas votre cellulaire pour filmer le passage d’une ambulance ou l’intervention d’un paramédic. Le téléphone au volant contrevient à la loi, met votre sécurité et celle des autres automobilistes en danger, en plus d’être un potentiel manque de respect pour la victime.

 

— Un véhicule roulant en urgence doit parfois passer sur les feux rouges. Lorsque c’est le cas, arrêtez-vous à la lumière pour lui céder le passage, même si la lumière est verte de votre côté. N’oubliez pas, en tant qu’automobiliste, vous n’avez pas les mêmes droits que le paramédic conduisant un véhicule d’urgence! Ne passez donc jamais sur une lumière rouge pour céder le passage à une ambulance, cela mettrait votre vie en danger.

 

— Si l’ambulance est stationnée sur le bord de la route, par exemple pour intervenir sur les lieux d’un accident, respectez le corridor de sécurité requis pour les véhicules d’urgence.

 

Corridor de sécurité obligatoire

 

 

 

Qu’est-ce qu’on retrouve dans une ambulance?

La configuration du rangement dans une ambulance est comme un jeu de “Tetris” : chaque centimètre carré de l’espace est maximisé afin de contenir le plus de fournitures et d’appareils médicaux possible. Ceux-ci doivent être rapidement accessibles par le paramédic. Le tout est entreposé dans des armoires scellées pour le maintien de l’inventaire et pour que tout reste correctement en place sur la route. Voici quelques exemples de ce qu’on retrouve dans l’ambulance :

 

— Civière d’évacuation et civière-chaise ;

 

— Matelas immobilisateur, collier cervical, planche dorsale et autres équipements immobilisateurs ;

 

— Bonbonnes d’O2, valves, tubulures et masques ventilatoires;

 

— Équipement de protection des infections (lunettes, masques, jaquettes, gants, etc.) ;

 

— Défibrillateurs et électrodes ;

 

— Thermomètre, glucomètre, seringue et autres petits appareils et outils médicaux ;

 

— 8 médicaments, selon les régions (Aspirine, Nitro, Salbutamol, Glucagon, Épinéphrine, Naloxone, Fentanyl, Midazolam) ;

 

— Pansements, bandages, compresses, garrots et attelles ;

 

— Produits nettoyants de désinfection ;

 

— Et bien plus encore!

 

 

Pourquoi les ambulances tournent au ralenti

 

Innovation!

Afin d’offrir un habitacle plus confortable à nos paramédics pendant les mois plus chauds de l’année et de diminuer nos émanations de gaz à effet de serre, Dessercom a d’ailleurs installé des « toits blancs » sur une partie de sa flotte. Comme le blanc absorbe moins les rayons du soleil, la température dans l’habitacle ainsi que la consommation d’essence s’en voient diminuées!

 

 

 

Être paramédic, est-ce difficile pour la santé mentale? OUI!

Évidemment, le métier de paramédic peut représenter un enjeu pour la santé mentale, tout comme la plupart des métiers dans le domaine de la santé et des services d’urgence. En effet, ces professions comportent des horaires difficiles (24 h/24, 7 j/7) en plus de n’offrir aucune routine : certaines journées sont définies par de longues périodes d’attente, alors que d’autres débordent d’action et d’adrénaline!

 

Les paramédics sont exposés à de nombreuses situations potentiellement stressantes, bouleversantes ou traumatisantes. Ils font face à des moments de tristesse, d’impuissance. Ils entrent dans les résidences, dans l’intimité des gens et se retrouvent souvent dans des milieux problématiques et inquiétants. Ils doivent parfois retourner chez eux le soir avec des images déchirantes en tête. Chez Dessercom, nous mettons d’ailleurs à la disposition de nos professionnels de nombreuses ressources d’aide qui peuvent les appuyer lorsqu’ils vivent un moment difficile.

 

Toutefois, le métier est aussi parsemé de petites victoires, de beaux moments, de reconnaissance de la part des patients. Le sentiment d’avoir aidé, d’avoir sauvé une vie, ça n’a pas de prix! Contrairement à ce que plusieurs s’imaginent, la majorité des interventions ont des dénouements positifs! Les paramédics vous viennent en aide, vous rassurent, vous soignent, vous accompagnent. Ils supportent les volets plus ardus du métier parce qu’ils ont réellement à coeur votre santé et bien-être. Ils le font par passion, par dévouement, par empathie!

 

Santé mentale des paramédics

 

 

Pour finir en beauté, nous avons demandé à nos paramédics de nous raconter des moments cocasses :

 

« Une fois, j’ai gardé le dentier d’un patient par mégarde dans ma poche de manteau pendant toute une fin de semaine. Le patient est venu le réclamer le lundi! Pourquoi j’avais son dentier? De nombreux patients perdent leur dentier en vomissant! »

 

« Je ne compte plus le nombre d’appels causés par des objets du quotidien coincés dans des orifices corporels! Attention à vos choix »

« J’ai déjà reçu un appel d’urgence et, en arrivant sur les lieux, la personne souhaitait que je répare son système d’alarme… Une autre fois, le patient souhaitait en fait que je lui donne des conseils juridiques. Parfois, on reçoit des appels au 9-1-1 pour aider les gens à régler leur problème de téléviseur! »

« Les patients, pour être gentils, nous offrent souvent des choses assez bizarres quand nous sommes chez eux : du pourboire (qu’on n’accepte évidemment pas), des légumes, du sirop d’érable, une bière, du gâteau, etc. Très accueillants! »

« Il m’est arrivé fréquemment de transporter des patients avec des problèmes de santé étonnants pour un appel d’urgence : mal d’oreille, ongle incarné, cheveux qui piquent, etc. »

« J’ai déjà joué de la guitare avec un aîné qui passait dans le stationnement, alors que j’étais en attente d’appel. Une autre fois, quelqu’un est arrivé à notre point d’attente pour nous faire un long spectacle de jonglerie et de marionnettes! »

« Lors d’une intervention, je me suis présenté à une dame âgée qui souffrait d’une légère surdité, en lui disant que j’étais paramédic. Elle m’a dit qu’elle me trouvait en forme pour une paraplégique. »